Les maisons victoriennes de Notting Hill jouent sur toute la gamme de l’arc-en-ciel. Les résidents créatifs du quartier ont habillé les façades en pastel ou façon oiseau de paradis. Les décors de rêves de Hillgate Place et Westbourne Park Road font le délice des instagrammeurs. Chinez à Portobello, marché chéri des Londoniens où dégotter des vêtements vintage, des objets insolites et de la nourriture de tous horizons, puis désaltérez-vous au bar traditionnel The Sun in Splendour ou au pub joliment restauré The Elgin.
Les lève-tôt peuvent bruncher chez Farm Girl ou s’offrir un petit-déjeunent relax à Eggbreak. Côté mode, c’est rétro chez What Katie Did et Rellik, labels confidentiels à Kokon to Zai et costumes d’homme chez Sir Plus et Adam of London. La pause-restauration se décline en adresses étoilées au Michelin ou en étals de rue aux arômes enchanteurs. La vie nocturne, elle, est tout à la fois bourgeoise, bohème et arrosée de rhum, dans ce quartier historique de la communauté antillaise. Ces racines caraïbes sont visibles en août pendant les réjouissances tout en paillettes et rythmes de danse du carnaval de Notting Hill.
La persévérance paie au Ledbury, pauvre en tables mais riche en talent. Le chef Brett Graham a deux étoiles et figure régulièrement dans la liste des 50 meilleurs restaurants du monde. Le choix du menu déjeuner est resserré mais les huit plats du menu dégustation sont divins, des tomates sauce shiso à la tarte au sucre brun. Ne partez pas sans votre sac à compost, écologique.
L’ironie est reine à ce bar très populaire qui se délecte de son papier peint seventies, de sa moquette-moumoute et de son kitsch classique (un mur arbore l’iconique Jeune Chinoise de Tretchikoff). On y prend le rhum au sérieux mais les cocktails sont fun, en couleurs surprenantes ou servis dans des mugs tiki. Goûtez à la spécialité Trailer Colada ou à une boisson flambée.
Pour tout savoir sur le gin, direction le Ginstitute, ancien musée où, après un cours d’histoire éthylique, on rencontre l’alambic King Henry et se forme à la botanique. On est resservi tout du long et on repart avec une bouteille de sa création, dont la recette sera conservée pour réapprovisionnement futur. Après, enchaînez sur le bar Resting Room ou un dîner immersif au gin.
Si ‘the dog’s bollocks’, en version anglaise, signifie « génial », il va aussi comme un gant à ce cabinet de curiosités. On y trouve toutes sortes d’objets de déco pas courants, bocal plein de papillons ou corail pétrifié. Le propriétaire, Jérôme, connaît l’histoire de chaque article. Le prix de certaines pièces uniques et créations vintage de la collection est peu démocratique mais vous pouvez toujours admirer.
Ce café australien, bien-aimé des influenceurs, prend le brunch au sérieux. L’avocat servi avec des œufs côtoie les pancakes rayons de miel et caramel au miso, les croissants aux œufs brouillés truffés et les açaï bowls ornés de fleurs. Invariablement, poêlons et assiettes paradent sur le comptoir de marbre pour la photo mais les petits pains au poulet et les gâteaux de crêpes valent le détour.
Chaque week-end de 11h30 à 19h30, un microcosme de la diversité londonienne plante ses étals sous le Westway Flyover. Viande épicée à la jamaïcaine, pains et sauces palestiniens, sandwiches cubains au porc avec sauce mojito… Les papilles voient du pays. Le bar de l’emplacement 58, ancienne salle de sport, sert en musique des boissons de saison (Pimms l’été, vin chaud l’hiver) et des cocktails.
Certes Notting Hill s’est assagi mais le quartier a gardé sa personnalité, le charme de ses cafés charmants et son humeur artiste. Il a su rester un village.
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